Six écrivains se révèlent entre les lignes, à travers les mots, mais leur apparence en dit parfois plus long… En livrant leur définition du style, ils démontrent que mode et littérature s’accordent naturellement.
Amélie Nothomb, la romantique excentrique
Madame Figaro. - Votre définition du style ?
Amélie Nothomb. - C’est un prolongement de soi. Mon chapeau Diabolo – signé Elvis Pompilio –, par exemple, sorte de centrale nucléaire à l’envers, je l’ai découvert quand j’avais 30 ans, et pour la première fois j’ai eu la sensation d’être vraiment moi.
Comment définiriez-vous le vôtre ?
On a dit que j’étais gothique. Je pense que les membres de cette tribu hurleraient si c’était vrai. Je dirais que j’appartiens plutôt à un certain courant du romantisme belge.
Un écrivain, une allure ?
Boris Vian, le Graal de l’élégance.
À quel héros littéraire décerneriez-vous la palme du style ?
Au comte d’Orgel, un cocu d’une classe folle. Il vit son sort avec beaucoup de gaieté et d’élégance. Tant qu’à être cocu, autant être bien habillé, non ?
Dans quelle tenue écrivez-vous ?
En pyjama japonais. On me l’a offert lorsque je visitais une usine au Japon. Je préfère ne pas connaître sa matière.
Quel couturier pourrait figurer dans vos romans ?
Christian Lacroix, l’un de mes créateurs préférés. Son échec est tellement injuste. Mais pour moi, il y a plus de noblesse dans l’échec que dans la réussite.
Un vêtement créé pour vous ?
Un chapeau claque en dentelle de Calais.
Barbe bleue (éd. Albin Michel).