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 Amelie Nothomb se fiche de la decoration, L'Express, 2002

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Palamède Bernardin
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MessageSujet: Amelie Nothomb se fiche de la decoration, L'Express, 2002   Amelie Nothomb se fiche de la decoration, L'Express, 2002 EmptyDim 21 Aoû - 11:12

Amélie Nothomb se fiche de la décoration

Par Lire, publié le 01/09/2002

Dans son appartement bruxellois presque vide aussi bien que dans l'atmosphère anonyme du Thalys, elle s'adonne à sa passion exclusive: l'écriture.

«Mon véritable univers se trouve dans le train Thalys, qui relie Bruxelles à Paris. Je ne m'en prive pas, je le prends dès que j'en ai envie, même pour une journée!» L'exercice - interview et photo- se révélant cependant un peu compliqué dans un wagon, nous nous contenterons de l'appartement de Bruxelles. Un lieu plutôt impersonnel servant avant tout de «garde-meuble» aux parents diplomates d'Amélie. Après avoir vécu au Japon, aux Etats-Unis, en Chine, en Thaïlande, en Birmanie, le baron Nothomb est aujourd'hui ambassadeur de Belgique à Rome. Quant à Amélie, elle habite, sans s'être jamais installée dans l'une ou l'autre ville, Paris ou Bruxelles. «Le sommet du luxe pour moi est de ne pas avoir d'appartement.»

Mais c'est à Bruxelles qu'elle affirme se sentir le plus chez elle. Et pourtant, on ne voit ici que très peu de choses lui appartenant. Elle se fiche de la décoration. Elle n'a pas de livres, à part les trente et une traductions des siens et la dernière bande dessinée de son compatriote Philippe Geluck. Elle n'a pas d'objets car elle déteste posséder: «J'ai été si souvent déracinée pendant mon enfance, j'ai si souvent tout perdu qu'aujourd'hui je ne veux plus risquer de m'attacher à quoi que ce soit.» Les meubles, comme cette superbe armoire de mariage chinoise («parfaite pour cacher des cadavres») achetée pendant la Révolution culturelle durant laquelle les Chinois se débarrassaient de tout ce qui rappelait leur passé, et les tableaux (le château familial où Amélie passe ses vacances d'été, un portrait de son père enfant dans les bras de sa mère) sont à ses parents. La cuisine est plutôt réservée à sa sœur, traiteur pour vieilles baronnes belges, et la chambre interdite de visite pour cause de désordre. Ah oui, il y a quand même ses thés, qu'elle boit noirs jusqu'à l'écœurement, le matin pour se doper. Et quelques chapeaux dont le célèbre «Diabolo» devenu sa marque de fabrique et sans lequel elle serait pour ainsi dire méconnaissable.

Tout dans cet endroit évoque le Japon où son père fut longtemps ambassadeur. Assez longtemps en tout cas pour devenir chanteur de nô, un art généralement inaccessible aux Occidentaux. Le Japon a tenu une place essentielle dans la vie d'Amélie et a inspiré ses deux meilleurs livres, Stupeur et tremblement, qui vient d'être adapté au cinéma par Alain Corneau avec Sylvie Testut dans le rôle de mademoiselle Nothomb, et Métaphysique des tubes. Ici, c'est une pierre polie par l'eau, là un service à saké, là-bas un paravent, ou des poissons pour lesquels elle éprouve une véritable fascination. «J'en rêve la nuit et je n'oublie pas que la seule tentative de suicide que j'ai faite, à cinq ans, c'était pour rejoindre un poisson au fond de l'eau.»

Aujourd'hui, elle est de retour à Paris avec son nouveau roman, le onzième puisqu'elle publie avec la régularité d'un métronome un livre par an depuis 1992. «C'est un rythme dans lequel je me sens bien et le mois de septembre est pour moi aussi apaisant que la rentrée des classes. Je suis en train d'écrire le quarante-quatrième, mais je ne sais jamais quand je commence une histoire et si je la publierai. Le principal critère est de savoir si ce récit s'adresse à quelqu'un ou pas et il est très rare que j'aie envie de donner un manuscrit à mon éditeur. Les autres se trouvent dans un endroit très facile à trouver mais, malgré les nombreux cambriolages dont j'ai été l'objet, les voleurs n'en ont jamais voulu!»

C'est sur ce canapé rose trônant au milieu du salon qu'Amélie Nothomb écrit. Assise en tailleur, un cahier posé sur les genoux. Parce que, bien sûr, ordinateur et même machine à écrire sont bannis de ce lieu. «Celui-ci, c'est Robert qui l'a tapé.» Robert étant le pseudonyme d'une chanteuse pour l'instant inconnue de vous et de moi mais qui a inspiré Amélie pour Plectrude, son héroïne. «Je trouve généralement mes prénoms dans des encyclopédies du XIXe siècle, mais pas celui-ci. Je ne me souviens d'ailleurs plus où je l'ai déniché mais j'ai estimé qu'il était à mon échelle.»

Plectrude a débuté sa vie sous de bien tristes auspices. Sa mère a tué son père. Puis elle a accouché de sa fille en prison avant de se suicider. Le bébé a été adopté par sa tante qui l'a aimé comme son propre enfant. Plus tard, elle la poussera à faire de la danse, à s'arrêter de manger pour devenir un petit rat de l'Opéra filiforme et la rejettera lorsque l'adolescente devra se retirer pour raison de santé. «Je me suis inspirée d'un personnage existant, une chanteuse, que j'ai rencontrée par l'intermédiaire d'un ami persuadé que nous allions nous entendre.» Ce fut le cas. «Elle m'a raconté sa vie, et j'ai eu un déclic. Elle était extraordinairement inspirante.»

Affirmant qu'elle n'a pas pu «s'empêcher d'accoucher de cette enfant», Amélie décide d'écrire cette histoire terriblement romanesque, quitte à laisser le manuscrit (un de plus) dans son tiroir. Mais Robert l'a lu et l'a aimé. «Elle n'avait rien rêvé de mieux que d'être Plectrude.» Depuis, Amélie Nothomb est devenue également la parolière de cette chanteuse. «D'une certaine manière j'ai trouvé deux façons de la mettre en mots.» Leur grand sport à toutes deux étant de s'assassiner l'une l'autre, verbalement bien sûr, Robert-Plectrude tue la romancière Amélie Nothomb à la fin de l'histoire. Est-ce que cela sonne le glas de sa carrière littéraire? Amélie essaie-t-elle de nous passer un message et de nous signifier qu'il s'agit là de son dernier roman? Ce serait bien mal la connaître et elle répond d'un éclat de rire: «Même morte je continuerai à écrire!»

http://www.lexpress.fr/culture/livre/amelie-nothomb-se-fiche-de-la-decoration_806808.html
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MessageSujet: Re: Amelie Nothomb se fiche de la decoration, L'Express, 2002   Amelie Nothomb se fiche de la decoration, L'Express, 2002 EmptyDim 21 Aoû - 11:24

On voit que ça date :p
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