Mrs Lovett Admin' dont la tonne de chocolat blanc ingurgitée par an n'égale pas celle d'Amélie Nothomb...
Messages : 12025 Date d'inscription : 29/05/2010 Age : 32 Localisation : Chez Meert avec Amélie
| Sujet: Le point.fr (septembre 2011) Dim 25 Sep - 12:21 | |
| Depuis qu'elle créa la surprise avec Hygiène de l'assassin, les questions de l'identité et de l'imposture reviennent souvent dans l'oeuvre d'Amélie Nothomb. Elle-même n'y échappe pas : à demi forgé par elle via quelques fictions autobiographiques et des attitudes un rien excentriques, son personnage la masque. On ne s'étonnera donc pas de retrouver ces interrogations dans son vingtième roman au titre freudien, Tuer le père. Thème : l'illusion, toutes les illusions. Protagonistes : deux magiciens dont l'art consiste, dit-elle, à faire "douter du réel". Il y a aussi une jeune femme qui danse avec le feu. Littéralement. Un soir d'octobre 2010, dans un club baptisé L'Illégal, Amélie, déguisée en Nothomb - entendez qu'elle porte un grand chapeau -, remarque deux magiciens au comportement étrange. Qu'y a-t-il entre eux ? Bientôt, elle découvre l'histoire de Joe Whip et de Norman Terence. Connaissant l'importance que l'auteur accorde à l'onomastique, arrêtons-nous sur ces noms, qui sont des indices : whip en anglais signifie "fouet" et Terence fait songer au poète latin qui écrivit, entre autres, un "Heautontimoroumenos" (le bourreau de soi-même). Mais revenons à l'intrigue. Tout commence à Reno (Nevada), où Joe vit avec sa mère Cassandra (!). Elle collectionne les amants, lui cultive un talent prodigieux pour les tours de cartes. À 14 ans, chassé par un énième père de passage, il est une star des bars de Reno, la petite soeur de Las Vegas. Il en a 15 lorsqu'on lui indique le grand magicien Norman Terence, chez qui il s'installe. La suite ? Déceptions et trahisons, le jeu infernal du "Qui fustige qui ?" entre Norman l'intègre, le rêveur qui s'est voulu père, et le fils qu'il s'est choisi, devenu un tricheur ultradoué. Son maître ? La grande illusion, puisqu'il en faut une, a pour cadre le festival Burning Man, dans le désert de Black Rock. Chaque année, du 28 août au 5 septembre, des milliers d'adeptes, les burners, s'adonnent à leurs utopies favorites dans une cacophonie musicale. Performances artistiques, délires, acide, tout est bon qui mêle démence et naïveté. À la fin, on brûle une effigie du Man et, aussitôt, la ville éphémère disparaît. Joe l'arnaqueur saura tirer parti de ces fantasmagories. Cette tragique et folle histoire, Amélie la raconte avec son habituelle alacrité. Si noires que soient ses visions, si vives ses critiques de notre société de faussaires, elle sait danser avec elles. Il y a, bien sûr, un peu de magie là-dedans. Source : http://www.lepoint.fr/livres/amelie-nothomb-le-monde-des-illusions-22-09-2011-1376674_37.php | |
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