Le voyage nothombien
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 Elle.fr (1/9/2012)

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Mrs Lovett
Admin' dont la tonne de chocolat blanc ingurgitée par an n'égale pas celle d'Amélie Nothomb...
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Mrs Lovett


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MessageSujet: Elle.fr (1/9/2012)   Elle.fr (1/9/2012) EmptySam 1 Sep - 11:51

Elle.fr (1/9/2012) Vingt-ans-de-carriere_image_dossier_portrait Elle.fr (1/9/2012) Mes-livres-s-imposent-a-moi_image_dossier_portrait

ELLE. Vos deux personnages sont des adversaires, ils ont vingt ans de différence et, pourtant, chacun vous ressemble. Troublant quand on sait que votre carrière a débuté il y a vingt ans…
Amélie Nothomb. C’est vrai, Saturnine, c’est moi à 25 ans, en 1992, débarquant en France où « Hygiène de l’assassin », mon premier livre, est publié. Je découvre Paris ! Une folle aventure, un conte de fées extraordinaire, même si c’était la débrouille car je n’avais pas de logement. J’ai été la colocataire d’à peu près n’importe qui, y compris de garçons de passage. Un matin, l’un d’eux, tête en l’air, est parti travailler sans se rendre compte qu’il m’enfermait à clé dans l’appartement. J’ai cru que ma carrière allait se terminer là : j’avais rendez-vous avec un journaliste pour une interview qui me paraissait d’une importance capitale. Je suis sortie par la fenêtre et j’ai pu descendre les étages en sautant sur les balcons. Saturnine a cette témérité tout en étant bien mieux que moi : elle est belle comme un tableau de Khnopff. Je me sens également très proche de Barbe bleue,
cet homme qui défend un secret. Sa cause est juste.

ELLE. C’est un serial killer !
Amélie Nothomb. Moi, je n’irais pas jusqu’au meurtre, mais j’estime que la violation d’un secret mérite un rude châtiment. Par ailleurs, les êtres les plus attirants sont ceux qui taisent le mieux leurs secrets. Il y a mille façons de les cacher : l’arbre dans la forêt est une très bonne méthode.

ELLE. N’est-ce pas ainsi que vous séduisez vos lecteurs ? Vous avez raconté votre mutisme de la prime enfance, votre suicide raté à 3 ans, l’alcoolisme à force de vider les fonds de verre lors des réceptions de votre père, ambassadeur, puis l’anorexie – qui vous a guérie de l’alcoolisme –, votre penchant pour les fruits pourris… Mais l’origine de tant d’étrangeté, vous n’en dites rien.Stratégie d’écrivain ?
Amélie Nothomb. Il n’y a aucun calcul. C’est devenu une seconde nature. Tout remonte à ma puberté, qui a été violente. Il y a un secret, en effet, mais il est indicible. Il me dévore et il me protège en même temps. Je vous parle là de choses infiniment délicates, j’en ai conscience. J’ai longtemps eu l’impression d’être condamnée, pestiférée, monstrueuse. Je suis dans un double mouvement : tentée de révéler ce qui me dévore, en m’en approchant le plus possible par l’écriture, et obligée de me taire. C’est ainsi que mes livres s’imposent à moi. Ils constituent une sorte de rébus. Chaque manuscrit publié y apporte un élément. Il faudrait les avoir tous lus pour le déchiffrer mais je n’ai pas fini d’écrire. Ça arrivera… Peut-être. Car il y a aussi tous ceux que j’écris et qui ne seront pas lus parce que je ne le veux pas. Ils me soulagent et me sont nécessaires mais ils ne s’adressent qu’à moi. L’intention du rébus apparaît au moment où, parmi les trois ou quatre livres que je rédige chaque année, je choisis celui qui va être publié. Ce n’est pas l’unique critère d’une publication, mais c’en est un.

ELLE. Cette élaboration d’un rébus est donc consciente quand vous écrivez ?
Amélie Nothomb.Non, au moment de l’écriture, la question qui se pose c’est : « Jusqu’où vais-je pouvoir m’approcher de l’indicible ? » Une situation paradoxale, intenable. Mais que je tiens. Ma façon à moi de vivre avec ce secret, c’est d’être enceinte d’un livre tout le temps. Sinon, l’angoisse serait trop forte. Cet indicible qui m’habite, je peux quand même le faire apparaître dans mes récits. Je ne suis pas masochiste : j’ai tout fait pour aller mieux et ça a plutôt bien tourné. Donc, je ne me plains pas de mon sort, au contraire ! J’écris chaque jour, pendant au moins quatre heures.J’utilise la métaphore de la grossesse mais, alors qu’une femme peut décider ou non d’enfanter, les idées s’emparent de moi et je n’ai pas d’autre choix que d’accoucher. Je n’ai pas trouvé de méthode contraceptive. Contre ces grossesses et ces bébés-là, il n’y a rien à faire.

ELLE. On vous reproche parfois cette fécondité en critiquant la « facilité de la méthode Nothomb ».
Amélie Nothomb. Et ma « régularité de métronome » ! Erreur : pour écrire, je sue sang et eau, je me bats contre moi-même, mais ce combat est formidable. Je me lève tôt, vers 3 ou 4 heures du matin, je bois un thé brûlant et très fort, ensuite il y aura l’écriture, dans une solitude extatique.

ELLE. Vous n’êtes pas seule, votre amoureux semble très présent !
Amélie Nothomb. Dieu merci, l’appartement est grand ! Je sais m’isoler. C’est encore plus vrai quand je séjourne dans ma famille. Pendant les trois semaines que je viens de passer en Belgique, j’ai écrit presque tout le temps. Commencer en savourant l’air glacial de la forêt ardennaise augmentait le plaisir.

ELLE. Dans « Barbe bleue », vous faites exploser vos parents par l’ingestion de champignons hallucinogènes et d’engrais pour rosiers. Un grand moment ! Comment ont-ils pris cette fin tragique ?
Amélie Nothomb. Ils ont ri ! J’aime beaucoup mes parents et ils sont assez malins pour comprendre que tout le monde a ce fantasme. « C’est un conte, tu peux y aller ! », me suis-je dit. Il y a en moi une part de bouffonnerie depuis que je me suis demandé pourquoi mes parents m’avaient mise au monde alors qu’ils avaient déjà un garçon et une
fille qui étaient la perfection dans chaque sexe. Je suis arrivée à cette conclusion : pour faire rire. Car le rire rend tout supportable, je l’ai appris très tôt. Mon père avait une double vie quand nous habitions au Japon : la nuit, il était chanteur de nô et j’allais l’écouter. C’est magnifique le théâtre nô, mais tellement long et ennuyeux à 4 ans. Par chance, des pitreries n’ayant rien à voir avec le spectacle venaient en intermèdes. Je les attendais avec impatience.

ELLE. Votre frère et votre soeur vous paraissaient parfaits, mais pourquoi cette propension à vous dévaluer ?
Amélie Nothomb. Enfant, j’ai beaucoup entendu que j’étais moche et cloche. Mon frère – un brave garçon par ailleurs – s’est exclamé, en entrant par mégarde dans la salle de bains pendant que je prenais ma douche : « Je n’ai jamais rien vu d’aussi moche. » Il avait 19 ans, moi 14. Et ma grand-mère, le jour où j’ai fait sa connaissance, à 17 ans : « Ma petite, j’espère que tu es intelligente, parce que tu es tellement laide ! »

ELLE. La suite vous a vengée ; j’espère qu’on vous a demandé pardon !
Amélie Nothomb.Pensez-vous ! Ils ont oublié.

ELLE. Dans « Barbe bleue », les couleurs tiennent une place essentielle – le doré notamment : un signe que vous allez plutôt mieux, non ?
Amélie Nothomb. Oh, je suis très heureuse ! Mais quand on est heureux, la tension demeure car on sait qu’on a beaucoup à perdre. Les couleurs, dans mon livre, ne sont pas liées à mon état d’esprit mais à un traité que j’ai écrit à 18 ans après avoir eu un éblouissement en regardant le jaune d’or, couleur divine. A l’époque, je ne pensais pas devenir écrivaine. Quand on me demandait ce que je voulais faire, je disais que je voulais vivre au Japon et cela me paraissait suffisant pour être sauvée.

ELLE. Que reste-t-il de votre passion pour ce pays où vous êtes née ?
Amélie Nothomb. J’y suis retournée en avril dernier et cela m’a fait un bien fou. J’ai retrouvé ma chère nourrice, Nishio-san, que je n’avais pas vue depuis vingt-trois ans. On a pleuré interminablement dans les bras l’une de l’autre. A 79 ans, elle n’a plus toute sa tête. Fukushima ne lui disait rien, mais elle se souvenait parfaitement de moi. Je dois
être une catastrophe encore plus terrible qu’un tremblement de terre et un tsunami réunis.

Source : http://www.elle.fr/Loisirs/Livres/Dossiers/Amelie-Nothomb-Un-secret-me-devore-2153418/Je-suis-tres-heureuse-2153580
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MessageSujet: Re: Elle.fr (1/9/2012)   Elle.fr (1/9/2012) EmptySam 1 Sep - 12:03

Encore une série de jolies photos. Nous avons de la chance cette année. Smile
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MessageSujet: Re: Elle.fr (1/9/2012)   Elle.fr (1/9/2012) EmptySam 1 Sep - 12:13

Mais oui elle est trop belle! ça change de la voir avec les cheveux tirés et attachés! j'espère qu'elle vont paraitre en grand, qu'on puisse en faire quelque chose Smile
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MessageSujet: Re: Elle.fr (1/9/2012)   Elle.fr (1/9/2012) EmptySam 1 Sep - 12:14

Moi, j'aimerais qu'elles soient publiées en grand dans une version papier...
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MessageSujet: Re: Elle.fr (1/9/2012)   Elle.fr (1/9/2012) EmptySam 1 Sep - 12:24

En grand en papier mais aussi en numérique, que je puisse faire des montages et des fond d'écran :p
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