Demain, l'écrivaine belge sera l'une des invités d'honneur de la deuxième édition de Villa en fête, organisée par la villa Yourcenar. Le baptême de la géante Majuscule, créée l'an passé à son effigie, sera célébré. Entretien avec Amélie Nothomb, une auteure à la régularité de métronome, qui publie, invariablement, un roman par an depuis 1992.
Vous avez rencontré votre jumelle géante à Lille en novembre. Dimanche, vous assisterez à son baptême. Qu'est-ce que cela représente pour vous ?
« C'est très émouvant pour moi. Je suis très honorée. Avoir son géant, c'est mille fois plus important que d'être primé au Goncourt !
C'est une reconnaissance populaire et un événement bien plus rare qu'une récompense littéraire. Il y a quand même plus d'écrivains qui reçoivent le prix Goncourt que d'écrivains qui ont un géant à leur effigie. Quand on discutait de ce projet avec Jacqueline Dehaynin, (présidente de l'association de La Ronde des géants) je me disais que c'était complètement fou ! J'aime beaucoup Majuscule. J'adorerais avoir ses cheveux, qui sont bien plus beaux que les miens ! »
Impatiente d'être au baptême ? Savez-vous comment cela va se passer ?
« Pas du tout. Je vais découvrir et me laisser surprendre par cette tradition qui permet au géant de prendre officiellement son nom. C'est un moment très important comme quand un écrivain attribue un nom à un personnage. Je suis très heureuse car ma soeur, Juliette Nothomb, participera également à la journée portes ouvertes de la villa. Elle y dédicacera ses livres de cuisines et pour enfants. »
La cérémonie aura lieu à la villa Yourcenar, lieu que vous connaissez pour y être venue en 2010...
« C'était à l'occasion du trentième anniversaire de l'élection de Marguerite Yourcenar à l'Académie française. J'ai été éblouie par l'endroit. J'ai rarement vu d'aussi beaux arbres que dans le parc de la villa. Ces paysages ont certainement favorisé le génie de Marguerite Yourcenar, qui y a passé son enfance. Avant de m'y rendre, je savais déjà que les Flandres étaient d'une beauté insoupçonnée, étrangement peu connues en France. C'est une région qui parle directement à l'âme. »
Des écrivains y viennent en résidence. Avez-vous déjà tenté cette expérience ?
« Je ne l'ai jamais pratiquée mais je trouve cela tentant. Je suis trop occupée pour pouvoir entrer en résidence. Mille choses me retiennent à Paris. J'ai une grande amie qui a eu l'occasion de passer du temps à la villa Yourcenar. Elle en est revenue enchantée. Il parait qu'on y mange très bien ! Quant à moi, je m'astreins à une discipline quotidienne. J'écris tous les jours, de 4 h à 8 h, toujours à la main. C'est un besoin vital pour moi. »
Que peut-on vous souhaiter à vous et à Majuscule ?
« Une amitié géante !