Maintenant c’est plus qu’un rendez-vous, c’est une institution. Quand sonne l’heure de la rentrée, il y a un nouvel Amélie Nothomb dans les rayons. Son dernier roman “Tuer le père”, le vingtième édité, annonce la couleur en rouge et noir. Le rouge des rideaux des spectacles. Le noir des accessoires de magie. Et le visage de l’auteur, un tag de Miss Tic qu’elle-même a choisi pour la couverture.
L’histoire a pour cadre Reno, la ville des divorces vite faits, bien faits et le désert du Nevada. Un adolescent de 14 ans féru de magie se cherche un père de substitution, le sien étant non identifié. Il le trouve en la personne du “plus grand magicien du monde”.
La suite, vous la découvrirez en assistant à la rencontre organisée aujourd’hui par la Librairie de l’horloge à Carpentras. Un seul auteur, deux possibilités : soit à 17 heures pour une dédicace à la librairie, soit à 18 heures pour un échange plus consistant dans la cour carrée de la Charité ou salle du conseil de la mairie en cas de pluie.
Rencontre avec un auteur prolifique.
Pourquoi avoir choisi le monde de la magie et de la jonglerie ?
« Il est ici question de grandir. Tuer le père, c’est se libérer des espoirs que nos parents placent en nous. Et il faut souvent plus d’un tour de magie ou de jonglerie pour y échapper. »
Ce monde a l’air de vous fasciner ?
« Oui et depuis longtemps. Je jongle depuis que je suis enfant. J’ai vécu de 5 ans à 8 ans en Chine populaire. J’y ai vu les jongleurs les plus extraordinaires du monde. J’ai appris à jongler toute seule. Avec des balles de tennis. J’aurais bien aimé essayer avec des torches enflammées comme le fait mon héroïne mais je pense que j’aurais mis le feu aux éditions Albin Michel. »
« L’univers de la magie …. s’est connecté à moi »
Et les magiciens ?
«L’univers de la magie, on peut dire que c’est lui qui s’est connecté à moi. Il y a une dizaine d’années, j’ai été approchée par le monde des magiciens parisiens. J’ai appris avec étonnement que j’étais un de leurs auteurs de prédilection. Je ne sais pas si c’est à cause du grand chapeau noir ?»
Est-ce que cela explique le début de votre roman, votre arrivée au club l’Illégal » ?
«Normalement on ne peut y entrer que si l’on est soi-même magicien mais grâce à mes relations, j’ai pu assister à cette soirée. Et c’est vrai que cela a beaucoup compté dans l’inspiration de ce livre .»
«On voit surgir une ville de 40 000 personnes ex nihilo du désert du Nevada»
Êtes-vous vraiment allé dans le Nevada pour le festival de Burning Man ?
«Oui. Et j’ai eu un réel coup de foudre. J’ai assisté à ce festival dont les thèmes sont la musique et le feu du premier au dernier jour en 2010. Cet événement lui-même ressemble à un gigantesque tour de magie. On voit surgir une ville de 40 000 personnes ex nihilo du désert du Nevada. Et au final, elle disparaît au bout d’une semaine sans laisser la moindre trace .»
Dans ce roman revient aussi un thème récurrent chez vous : le meurtre. Pourquoi ?
«Tuer le père est ici symbolique. Mais dès le début du livre, étant donné son titre, on s’attend à ce que le fils adoptif tue son père adoptif. À chaque fois que Joe accomplit un acte horrible contre lui, ce dernier lui pardonne par amour jusqu’à la trahison finale qui, elle, est impardonnable.
Source :
http://www.ledauphine.com/vaucluse/2011/09/20/amelie-nothomb-je-jongle-depuis-l-age-de-5-ans
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